Quand le bouche à oreille fait effet, les touristes débarquent!

Elle en avait fait du chemin depuis les dernières années. Elle s'était débarrassé de ses fréquentations peu recommandables, viré l'attroupement de muscles sans cervelle qui la suivait partout puis elle était parti, poussant son cheval à en perdre haleine. Peu importe le trajet qu'elle avait emprunté à travers le Royaume, sa première sortie depuis son exil l'avait mené à entendre un groupe de personnes parlant de bastonnade. Il n'avait pas fallu plus que deux ou trois questions pour réussir à soutirer les informations nécessaires pour la mener à l'arène. Première frustration, il fallait se présenter. Elle qui croyait être là pour de la bataille.

Elle marchait donc d'un pas lourd dans les corridors, à la recherche du patron des lieux. Elle avait deux trois mots à lui dire. Elle vit un homme à l'oeil bleuté sortir d'une pièce, certainement l'infirmerie. Elle l'attrapa par le tissus de sa manche et amena l'homme à elle et entama de sa voix rauque mais tout de même féminine;

L'est où l'patron?

Il lui pointa une direction. Le pauvre homme, il n'avait hâte que de déguerpir. Surement qu'il avait reçu une raclé et qu'il voulait sauver le peu d'honneur qu'il lui restait. Ibiza était une grande femme, enfin, pas plus qu'un homme mais pour son genre elle l'était. Sa musculature était développée et elle portait peu d'importance à son apparence et il fallait donc regarder attentivement pour trouver les courbes féminines. Ho, elles étaient bien là, seulement, elles étaient camouflées. Ses pas la menèrent donc sur la direction que lui avait montré le perdant, à la recherche de la personne à qui se présenter.

Khrow sortit de l'arène afin de faire un passage par les toilettes, quand il vit arriver dans sa direction, ce qui semblait être une femme, oui, s'y on regardait attentivement on pouvait voir que c'était une femme, il ne l'avait jamais vu auparavant, et décida de remettre son envie urinaire à plus tard, la curiosité était plus forte que sa douleur à la prostate, ainsi, il se dirigea vers la femme, d'une démarche, vessie oblige, ne le mettant pas très en valeur. Une fois à distance de voix de, ce dont il était sûr maintenant, la femme, il entama les présentations, il serait bref pour l'instant, car sa vessie menaçait d'exploser,

Enchanté M...mademoiselle, je suis Khrow, le copropriétaire de l'établissement, et vous, comment dois je vous appeler ?

Elle put remarquer qu'il se dandinait et parlait bizarrement, tentant de ne pas pas uriner sur le tapis_ qui, présente une bordure noire, avec au centre, un bouquet de roses et de dahlias, des fleurs violettes et rouges brique représentées sur un fond crème, il comporte aussi des rubans bleus, ainsi que, des torsades vertes, oranges, et vertes foncées_ à ces pieds.

Amusée par le spectacle de l'homme qui se tortillait dans tous les sens, Ibiza fut tentée d'en rajouter. Son visage n'exprimait aucune trace de l'amusement que lui provoquait la scène, d'ailleurs, son visage exprimait rarement quelque chose.

Ibiza suffira, qu'elle lui répondit de sa voix rauque et monocorde.

Ainsi, il était l'un des propriétaires. Il n'en semblait pas avoir l'étoffe pourtant, tant pis, qu'elle se dit, on fera avec.

J'suis venu pour combattre. J'ai des projets et j'ai b'soin d'me refaire la main.

Pendant qu'elle parlait, elle yeutait partout, afin de s'imprégner de l'endroit. Derrière les effluves de sueurs et de viande écorchée, on pouvait encore sentir, pour qui en avait l'habitude, des traces de bois frais. L'endroit était certainement jeune encore. En aucun cas Ibiza n'avait oublié l'envie que semblait avoir son interlocuteur, mais elle avait envie de voir jusqu'où il tiendrait avant de prendre ses jambes à son cou.

J'espère qu'vous saurez m'organiser un combat digne d'ce nom.

Elle ramena ses mains à sa ceinture, l'une sur son épée et l'autre sur le haut de sa hanche. Ses yeux marron, froids, fixèrent l'homme, attendant sa réaction. C'était sans voir ni entendre les pas qui se faisait entendre sans cesse dans le long corridor.

Khrow n'en pouvait plus, il se sentait sur le point d'imploser, il entendait une voix au loin, celle de l'urinoir, qui l'appelait tel une sirène attirant un marin, il tentait de prêter plus attention à la personne lui faisant face, qu'à ce qui le tourmentait dans le bas ventre.

Enchanté Ibiza, dit il péniblement.

Il ne lui resta plus que ça à faire : il s'empoigna l'objet de sa tourmente, une large grimace au visage.

Vous refaire la main ? Bien entendu ... Il se demanda s'il avait affaire à une brigande, une tueuse, dans ces cas là c'était parfait mais une autre idée lui vint à l'esprit. Et si c'était une sorcière ... Ceci expliquerait son aspect, et peut être même était elle dangereuse. Ile voulait surtout pas de sortilèges dans son arène, pas de foudre ni de tornade, ou de déluge, de pluie ... Soudain il revint à la réalité, sa vessie remit ça, il n'allait plus tenir bien longtemps.

Naturellement lâcha t il dans un dernier effort.

Elle le fixa, et lui, aussi aimable était il voulait lui fausser compagnie pour aller se soulager, mais de quoi aurait il l'air à plaider la petite commission, de plus, surement avait elle déjà compris le mal qui rongeait cette homme. Qu'il devait paraître ridicule, ainsi, pour ne pas l'être, encore plus, en urinant sur le sol, il amorçât sa fuite.

Mademoiselle Ibiza, vous êtes très charmante mais hélas, j'ai moult obligation ici bas, donc me voilà dans l'obligation de vous abandonner un certain laps de temps. En vous souhaitant une bonne soirée. Dit il tout en reculant, chaque pas le rapprochant de la délivrance.

D'un simple geste de la main, Ibiza signifia à l'homme qu'il pouvait disposer. Son cirque ne l'amusait plus et elle avait hâte d'humer l'odeur de la peur. Elle passa donc son chemin à la recherche de l'arène. Sa démarche semblait moins sur qu'à son arrivée. Non pas parce qu'elle craignait quelque chose, mais parce qu'elle ne connaissait pas l'endroit et qu'elle prenait tout son temps pour observer. Des voix s'élevait du fond du couloir. Des exclamations, des incitations à la violence.

Avant de tourner une dernière fois, Ibiza remarqua un écriteau :

Citation :

Veuillez passer au vestiaire
Aucune arme admise

Soit, et au lieu d'aller directement à l'arène, Ibiza tourna vers le vestiaire .